Notre Foire aux questions rassemble plus de 30 réponses structurées autour de six thèmes : part de l’État, environnement, contenu local, fiscalité, emploi et transition énergétique.
Chaque réponse est validée par nos experts juridiques et mise à jour après toute modification légale.
peuvent suggérer de nouvelles questions via un formulaire inclusif.
La part totale perçue par l’Etat dans les projets est constituée de sa part du profit pétrolier (environ 20% percu par PETROSEN), et les impôts et taxes (impôt sur les sociétés, droits de douanes, TVA, redevances, loyers superficiaires) payés par les compagnies pétrolières. Cela correspond à plus de 55% des flux financiers générés par ces projets.
Au Sénégal, aucun projet pétrolier ou gazier ne peut démarrer sans une étude d’impact environnemental et social mettant en évidence les risques environnementaux et sociaux, surtout au niveau des zones susceptibles d’être impactées. Cette étude propose également un plan de mitigation des différents risques identifiés.
D’abord les compagnies justifiant de capacités techniques et financières doivent soumissionner pour un ou plusieurs blocs. Un comité pluridisciplinaire d’évaluation est mis en place pour statuer sur les offres des soumissionnaires.
Trois champs ont fait l’objet d’importantes découvertes de pétrole ou de gaz depuis 2014.
- Le champ pétrolier Sangomar : découvert en 2014, il est situé aux larges de Djiffère, avec des réserves récupérables estimées à 630 millions de barils. Le début de la production est attendu en 2023 ;
- Le champ gazier de Grand Tortue (GTA) : découvert en 2015, il est situé sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Ses réserves sont estimées à plus de 500 milliards de m3 de gaz naturel et le début de production est également attendu en 2023 ;
- Enfin, les champs gaziers de Teranga et Yakaar : découverts respectivement en 2016 et 2017, avec des réserves estimées à 850 milliards de m3 de gaz. Les évaluations sont en cours afin de pouvoir prendre la décision finale d’investissement.
Une partie de la production sert à rembourser les investissements réalisés par PETROSEN et ses partenaires, ce qu’on appelle le « cost-oil » ou coût pétrolier. Le reste de la production, appelé « profit oil » ou profit pétrolier, est ensuite partagé entre l’Etat du Sénégal (via PETROSEN) et les compagnies pétrolières. En plus de sa quote-part sur le profit pétrolier, l’Etat perçoit également des impôts et taxes sur la production et la commercialisation des hydrocarbures.
Comparativement aux pays dits « riches en ressources natures », les réserves de pétrole et de gaz découvertes faites au Sénégal sont moins importantes. Par exemple pour le pétrole, les réserves prouvées du Sénégal sont estimées à 2,5 milliards de barils, comparés à 37 milliards pour le Nigéria et 298 milliards pour l’Arabie Saoudite. Toutefois, avec les travaux d’explorations en cours, d’autres réserves peuvent être découvertes. Pour le gaz naturel, le Sénégal est classé quatrième par rapport aux pays de l’Afrique au Sud du Sahara, après le Nigeria, le Mozambique et la Tanzanie.
Les compétences requises dans l’exploitation des hydrocarbures sont nombreuses : la géologie, l’ingénierie, l’informatique, la biologie, la finance, le droit etc. Ainsi, le Sénégal dispose déjà d’écoles et d’instituts dispensant beaucoup de ces formations. Cependant, toute personne n’ayant jamais travaillé dans ce secteur devra se mettre à niveau car l’industrie pétrolière et gazière requiert des technicités spécifiques au secteur. C’est dans ce cadre, qu’en 2017 l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) a été créé avec comme vocation de développer l’expertise nationale mais également d’assurer la mise à niveau des agents de l’administration.
La malédiction du pétrole ou plus généralement la malédiction des ressources naturelles fait référence à une situation où le pays est fortement dépendant du secteur des hydrocarbures au détriment des autres secteurs d’activité de l’économie. Cette situation se traduit souvent par une perte de compétitivité et un ralentissement de l’activité économique, une détérioration de la balance commerciale, et une vulnérabilité par rapport aux fluctuations internationales des prix.
Le Sénégal a mis en place un dispositif pour réduire le risque de « malédiction du pétrole et du gaz » avec :
- une gestion transparente et prudente des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures à travers l’adoption de la LGRH ;
- l’adhésion volontaire à l’ITIE en 2013 pour lutter contre la corruption et permettre un accès au grand public aux informations détaillées relatives à l’exploitation de nos ressources naturelles (contrats signés, rapports annuels) ;
- la valorisation locale des hydrocarbures afin de maximiser les revenus et de développer le tissu industriel (Plan directeur du pétrole et du gaz naturel).
La mise en valeur d’un champ pétrolier nécessite non seulement la maitrise de techniques complexes, mais également une grande capacité financière permettant de réaliser des investissements importants. Au-delà des contraintes techniques, il est important de rappeler que l’exploration pétrolière est une activité extrêmement risquée et aléatoire. Un puits d’exploration, peut nécessiter un investissement de 50 millions USD, sans garantie aucune de découvertes de ressources financièrement exploitables. Ces contraintes justifient le recours aux compagnies pétrolières internationales, compte tenu des besoins d’utilisation des ressources du Sénégal pour faire face aux priorités de développement (services publics, infrastructures, etc.).
Le pétrole et le gaz ne vont pas changer le quotidien des Sénégalais du jour au lendemain. Cette transformation se fera de manière graduelle. Les recettes issues de l’exploitation de nos hydrocarbures contribueront certes au développement du Sénégal Cependant, notre capacité à optimiser la valeur ajoutée sur toute la chaîne de l’activité pétrolière et gazière permettra d’améliorer significativement le quotidien des Sénégalais. Par exemple, avec le gaz, il est prévu la production d’une électricité à moindre coût pour les ménages et les industriels, ce qui favorisera le développement du tissu industriel sénégalais.